Dans sa vision de L’Olimpiade, l’Ensemble fait tomber plusieurs remparts. Il s’attaque d’abord à la barrière musicale qui enferme les genres musicaux dans de sempiternels liens d’opposition selon lesquels le savant ferait face à l’urbain et au populaire, le classique à l’actuel et décide de faire se rejoindre sur scène des musiciens d’horizons variés en faisant appel à des rappeurs. Il s’en prend ensuite à la barrière disciplinaire séparant la musique des autres pratiques artistiques et décide de s’entourer de danseurs, et plus précisément de danseurs issus du hip-hop, célébrant de ce fait l’entrée du breakdance au sein des disciplines Olympiques. Les Matheus proposent ainsi une version revisitée de L’Olimpiade de Vivaldi, avec treize musiciens, trois chanteurs lyriques, un rappeur et un breakdancer tous deux rencontrés dans le cadre du projet Mozart dans la Cité. Cette dernière initiative repose sur la volonté de l’Ensemble d’aller à la rencontre des artistes résidant dans les quartiers dits sensibles de France, et de leur proposer de prendre part à un véritable processus de création collective. A l’œuvre dès aujourd’hui et jusqu’à l’ouverture des Jeux Olympiques de Paris, le projet Mozart dans la Cité accompagnera l’Ensemble tout au long des saisons à venir, faisant ainsi la promesse de formes artistiques nouvelles, réunissant arts, sports et bagages culturels divers à la faveur de la création d’un opéra-ballet basé sur l’œuvre d’Antonio Vivaldi.